BIGFLO & OLI, CE N'EST PAS DU RAP...

Samedi 30 avril 2016 – Zénith de Dijon

On les a découverts en Bourgogne lors du feu Oeno Music festival, à Dijon, en 2014, et si à l'époque ces deux mômes, de 16 et 18 ans, ne faisaient pas encore déplacer les foules, ils ont ce soir, pour la dernière date d'une longue tournée (après celle de l'Olympia trois jours plus tôt), réussi à faire déplacer 1 millier de fans dans la grande salle du Zénith !

Pour beaucoup, cela devait être le premier concert, la première sortie nocturne entre potes et si les ados étaient légion, quelques trentenaires et certains darons soucieux pour leur progéniture étaient aussi présents.

C'est Wawad, champion de France de Beatbox, qui était chargé de chauffer la salle ! Pas facile de retourner une foule pour un beatboxer seul en scène et quasi inconnu de son auditoire. C'était sans compter sur le talent et la modestie du jeune « instru-bruitiste » qui a revisité à coups de trompette et de percussions les hits contemporains, de Michael Jakson à Bruno Mars …

A peine montés sur scène, on comprend vite que Bigflo & Oli ne sont pas qu'un phénomène de mode car déjà on entonne ici et là leurs titres, qui pour certains datent déjà de deux ans, appris par cœur à l'instar des chorégraphies comme le démontre un jeune homme, seul dans son coin, connecté par un lien invisible à ses idoles.

Bigflo & Oli, ce n'est pas du rap ! C'est un véritable show musical façon Cartoon Tex Avery, on joue au chat et à la souris, c'est du Tom et Jerry ! De battle de vannes en battle de flow, les deux frangins se courent après avec tendresse et administrent une puissante dose de divertissement à son public qui se prend au jeu et en redemande. Ça tombe bien, Bigflo et Oli ne sont pas avares de surprises et font intervenir le public à plusieurs reprises. Wawad les rejoint sur scène pour les départager. Qui est le meilleur Bigflo ou Oli, Oli ou Bigflo ? Ces deux là ont présenté un spectacle efficace en se servant avec intelligence de tous les éléments et références de leur génération pour donner vie au show. Et puis, ce qui ne gâche rien et devient rarissime dans ce genre musical, c'est la présence d'instruments de musique car oui, il y a sur scène… des musiciens !

Les deux compères démontrent que l'on peut faire du rap « à l'ancienne » (c'est-à-dire avec du fond !) où règnent humour et respect, respect de leur public qu'ils poussent jusqu'à une séance de dédicaces interminable... Bravo les boutonneux!

Jérôme Gaillard