LES MUSICAVES, ENTRE BON VIN ET BONNES VIBRATIONS
- magazinemagma
- 15 juil. 2016
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 sept. 2019

Les Musicaves, on y va aussi bien pour le bon vin (de Givry) que la bonne musique. Pour ma première au sein de ce festival, j’ai choisi de venir à la soirée du samedi au sein de Domaine Thénard, en plein cœur de ce village viticole. L’entrée du lieu ne paie pas de mine pourtant on découvre rapidement une belle cour intérieure plantée d’arbres ici ou là avec au fond une belle scène digne d’un grand festival. Le lieu est propice au farniente et à la musique. Ça tombe bien on est là pour ça ! La deuxième cour, quant à elle, accueille la restauration et la sustentation des papilles dans un décor lumineux tout en légèreté. Bref, le cadre est agréable, je sens déjà que je vais passer une bonne soirée !
La musique du monde n’est pas mon style de prédilection, mais cela fait toujours plaisir d’écouter de la musique qui vous transporte dans le monde entier sans trop bouger de chez soi. Ce samedi soir c’est l’Afrique qui s’ouvre à moi.
Les festivités commencent avec Aziz Sahmaoui, issu de l’Orchestre National de Barbès, Sixun entre autres. Avec son gembri ou sa mandole, c’est la musique traditionnelle nord-africaine qui rencontre l’exubérance du rock. Son backing band l’aide bien pour apporter une bonne dose de groove et de jazz. La musique et le chant gnawa sont quant à eux omniprésent ! Le public commence bien son échauffement. La terre de Givry commence à vibrer positivement.
Après cet hors d’œuvre, le plat de résistance prend le nom de Speed Caravan ; son meneur n’est autre que le joueur de oud Mehdi Haddab. Très vite, son jeu électrique enflamme le public, ses fidèles compagnons sénégalais (le batteur du “super étoile” de Youssou N’Dour, les percussionnistes de Cheik Lo et d’Omar Pene et un jeune prodige du clavier marimba) attisent le feu pour proposer au public un afro rock oriental des plus efficaces.
Dans cette soirée, mon attente la plus forte allait vers les malgaches de Dizzy Brains qui ont fait sensation l’hiver dernier aux Transmusicales de Rennes. Les jeunes musiciens (une vingtaine d’années) ne vont pas me décevoir. Dès le début du set, la rage et la sauvagerie de leur rock garage donne un coup de chaud au public qui bouge avec timidité. Cela n’empêche pas le chanteur de tomber la chemise et d’entamer un show à la sauce Iggy Pop tout au long du concert. Le son est compact, l’énergie est palpable, le groupe communique avec son public, le pied ! Eddy, le chanteur, évoque aussi bien une déception amoureuse que les problèmes récurrents à Madagascar : pauvreté, corruption, carcan traditionnel… La magie et les incantations de The Dizzy Brains opèrent sur un public réceptif, un pogo apparaît même dans le public, un souffle de révolution se fait sentir. Et dire que Madagascar les boude car trop subversifs et donc trop contre culturel face à une société très traditionnelle.
Début août, à Villegusien, ne les ratez pas en concert au début de la journée du vendredi du Chien à plumes !
Photos et texte ©Brice Vanel
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