ROCK'A'BYLETTE CIRCUS FESTIVAL, du vintage tout-terrain !
- magazinemagma
- 6 mai 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 sept. 2019
Pourquoi le Rock’a’bylette n’a pas eu lieu en 2018 ?
Il faut comprendre que le Rock’a’bylette, quand il a été crée en 2014, c’était une fête
de village, faite de bric et de broc. C’était un grand moment de vie dans un joyeux
bordel ! Depuis, ça a toujours été un succès mais ça commençait à être compliqué
en terme de capacité d’accueil et d’organisation. On ne pouvait pas continuer dans
ces conditions malgré le fait que le festival soit énormément soutenu par le public…
Le festival a donc été victime de son succès ?
Oui, il y avait beaucoup d’affluence et on n’avait plus les moyens de répondre à cette
demande publique. On a donc décidé de l’annuler, surtout qu’il y avait une sorte de
fatigue collective de l’équipe en place, qui n’est aujourd’hui plus du tout la même.
Seul subsiste le Président. 2018 a donc été une année blanche mais il ne s’est pas
rien passé pour nous, même si cela ne se voyait pas côté public ! On a visité
plusieurs festivals, gros et petits, pour voir comment ils s’organisaient et surtout
comprendre comment ils avaient grandi. La non-édition nous a montrés que le
Rock’a’bylette avait une communauté très mobilisée. Et plus que des citoyens, des
municipalités se sont exprimées pour qu’on vienne faire le festival chez elles. On ne
voulait pas forcément quitter Luzy mais on s’est dit que ça vaudrait le coup de voir
si le concept fonctionnait ailleurs. Autun nous permet de rester cohérent avec le
projet initial — aux portes du Morvan, dans une zone rurale — tout en passant une
taille de pantalon au-dessus.
Est-ce que ce n’est pas un peu dommage pour Luzy et pour la Nièvre, qui
est un département, outre Nevers, où la culture se fait de plus en plus rare ?
La ville de Luzy est très active culturellement. Cette année ils n’ont pas le
Rock’a’bylette mais on reviendra en 2020 ! Idéalement, on aimerait faire le festival
à Luzy les années paires, et aller ailleurs les années impaires. Mais on ne sait pas
encore, pour l’instant on en est au re-démarrage. Il faut re-mobiliser beaucoup de
monde et s’implanter sur un nouveau territoire, c’est donc plus compliqué. Il ne faut
pas oublier que notre festival est à 80 % gratuit donc le modèle économique est
audacieux, voire fragile.
Julien Milleret, l’initiateur du festival avait déclaré au Journal du Centre que la non-édition 2018 était essentiellement due à un manque de subventions.
Effectivement. Même en 2017. Les institutions nous perçoivent plus comme une
fête à la saucisse qu’un festival culturel. C’est une image contre laquelle on se bat
parce qu’à notre sens, on est bien plus que ça. On a eu un peu plus de subventions
cette année parce qu’on s’y est pris autrement. Mais même en ayant des animations,
des spectacles et des concerts, on est pas encore vraiment perçus comme une
véritable proposition culturelle. Sauf par le public !
S’il y a peu de subventions, vous fonctionnez surtout grâce à du bénévolat ?
Oui on a beaucoup de bénévoles ainsi que des partenaires. Et on n’arrêtera jamais
l’appel à bénévoles parce que c’est primordial pour la bonne tenue et la bonne
ambiance du festival ! Si on était un peu plus soutenus par les institutions, on
pourrait avoir un festival encore plus incroyable parce qu’on est énormément
soutenu par le public.
Est-ce qu’il y a des changements fondamentaux pour l’édition 2019 ?
Autun plutôt que Luzy est un changement majeur. La ville n’est pas du tout la
même. A Autun, on est sur le site historique du théâtre romain, qui est soumis à des
fouilles archéologiques. Mais ce sont des contraintes qui nous rendent créatifs. On
sait que certains sont déçus que ce ne soit pas à Luzy mais c’est certainement pour
taper plus fort en 2020. C’est aussi intéressant de voir comment on peut se
comporter en étant hors de nos murs et si notre concept fonctionne aussi bien
ailleurs.
L’esprit Rock’a’bylette restera-t-il le même ?
Evidemment. On aura toujours les amoureux de la mobylette, du vintage, de la
rigolade et de la camaraderie. Cela restera un mélange de gentille mécanique et
d’esprit vintage. On ne fait pas non plus de la Harley Davidson. A la limite, on est
des gentils bikers déglingos qui se fendent la gueule les week-ends tout en mixant
des choses d’antan et d’aujourd’hui !
Et la prog ?
Il y a une zone gratuite qui représente la majorité du festival. Certaines zones sont
payantes. Le festival démarrera le vendredi à 18h par un traditionnel lancer de
pantoufles et par, on l’espère, une parade en mobylette dans la ville ! Puis il y aura,
dans le week-end, notamment le Wall of death gypsy, un immense tonneau dans
lequel les gens tournent en mobylette, avec un concert à l’intérieur ; la fête à Toto,
une compagnie de Nantes de joyeux lurons qui proposent par exemple du
relooking et du roller-disco ; un marché vintage ; un espace rétro-gaming avec des
bornes d’arcade ; des expositions de véhicules anciens ; des concours de lancers de
moteur ou encore la Chapelle de l’amour où l’on pourra se marier avec sa
compagne, sa pantoufle, sa mobylette, son voisin ou sa belle-mère !
Et côté musique ?
Le vendredi, il y aura un DJ set gratuit de Mr Duterche à partir de minuit. En zone
payante, il y aura King Automatic, Cannibale, Handsome Jack, Go!Zilla et Johnny
Mafia. Le samedi, un DJ set gratuit de Von Kids et en zone payante : Moonrite, Les
Grys-grys, Carambolagek, Frustration et Les Lullies. Le dimanche, il y aura Imperial
Kiriristan, Niker Mokar et The Hillbillies !
Vous attendez beaucoup de monde ?
On attend 30 000 personnes. Ce festival est intergénérationnel : on a des familles
en poussette, des anciens qui viennent par curiosité parce que ça leur rappelle des
choses d’antan, des amoureux du rock’n’roll, des lookés, des rockeurs du coin, des
cramés. C’est beau à voir parce que le mélange social s’opère naturellement !
Plus d’infos sur http://www.rockabylette.com
Eva-Marie Debas
Comments