top of page

ORGANIC BANANAS, la vielle sous haute tension !

  • magazinemagma
  • 31 août 2016
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 sept. 2019


Organic Bananas est le groupe OVNI du moment : une vielle à roue (oui, vous savez, cet instrument médiéval que l'on peut situer entre le violon et la guitare!), une console de mixage et c'est parti pour une transe trad. embarquant toutes les générations sur son passage. Au tapping sur la guitare, euh ! Sur la vielle, pardon… Grégory Jolivet (La Machine, Le Grand Barouf, Rapsodik…) et Olivier Thillou (Le Grand Barouf) à la console. On a retrouvé leur transe trad. ou leur electro transe (appelez ça comme vous voulez !) au Printemps de Bourges, aux Transmusicales, aux Vieilles Charrues et le 2 septembre ils seront sur Rock en Plaine, à Varennes-Vauzelles (58). On les a rencontrés pour vous, à chaud, sur Festival en Othe…

Grégory, tu participes déjà à de nombreux projets trad. alors pourquoi cette nouvelle aventure avec Organic Bananas ?

G : J'ai, depuis mon adolescence, toujours pris part à différents projets hors du milieu trad (hip-hop, skate culture) et pendant mes études au conservatoire de Bourges, j'ai travaillé sur des répertoires très variés (musique ancienne, improvisée et contemporaine). Cela m'a apporté une grande ouverture musicale. Organic Bananas est né au cours de résidences suite à ma sélection dans un tremplin de musiques actuelles : Le Propul'Son (Fraca-Ma). En fait, j'ai été sélectionné au départ pour mon projet solo, Olivier devant en assurer la sonorisation live. L'idée du duo est née petit à petit et nous avons, au final, composé des musiques sur un registre transe. Organic

Bananas propose une musique très rythmée qui permet au public de découvrir la vielle à roue amplifiée ! Greg, on te connaît plutôt rock, alors on peut être un peu surpris de cette nouvelle orientation electro...

G : Si on a pris cette direction, c’est qu’on a fait avec les outils à notre disposition ! On ne voulait aucun loop, aucun enregistrement. Un de mes pédaliers d’effets est sonorisé et Olivier a trouvé des combines pour créer une musique électro répétitive à partir de sa console couplée à d’autres effets.

Olivier: L’expérimentation a fait que la musique est devenue de la transe électro mais au départ il n'y avait rien de déterminé ! Nous voulions voir vers quoi nous emmenait la vielle quand on la confronte à l’électronique. Le son de la vielle passe par ma console de mixage, j’utilise les outils simples du technicien du son. On enrichit le son. On a chacun 4 effets et on fait avec. Dans le son produit, il y a des influences différentes : électro, rock, mur du son, solo d’ingé son. On se passe la main régulièrement pour enrichir la musique.

Existe-t-il une part d’impro ?

O : On a une trame écrite dans laquelle il peut y avoir de l’improvisation. La trame dure 50 minutes, on peut aller jusque 2-3 heures. Ca peut partir d’un tempo ou d’un accordage de vielle et on se lance ! C’est un voyage unique à chaque fois. On est imprégné de la culture du skate et du surf, on trouve un élan, une bonne vague, on a envie de la garder. C’est tellement bon qu’on accroche le groove, la transe, on le sent dans notre corps et le public le ressent !

G: Pour le live, nous partons de riffs que nous écrivons ou bien d'une ambiance sonore. Il y a des compos (parties mélodiques) mais nous évoluons dans nos morceaux avec beaucoup de liberté et d'improvisation. Si nous voyons que nous pouvons jouer avec le public, nous les emmenons en voyage avec nous ! On peut faire des choses plus douces pour un dimanche après midi plus calme avec des familles, tout comme on peut participer à un festival de musique contemporaine à Pizy où l’on a fait une perf d’une heure et où les gens ont dansé en mode dancefloor. On va où la musique nous porte, tout dépend de l’environnement.

La vielle est un instrument méconnu, comment est-elle perçue dans ce contexte ?

G: Les gens sont surpris par la vielle s’ils ne viennent pas du milieu trad, surtout s’ils ne sont pas de notre région (le Berry). Ils ne savent pas ce qu’est la vielle et ne comprennent pas comment ça fonctionne. Quand on dit que c’est du live, ils ont vraiment du mal à le croire, on leur explique qu’il n’y a pas d’enregistrement, que tous les sons viennent de l’instrument lui-même.

Selon toi, c'est un instrument propice à l’expérimentation ?

G: Oh que oui ! Je trouve que la vielle est l’un des instruments les plus actuels du moment ! En quarante ans, elle a énormément évolué. En fait, elle s'est toujours adaptée aux époques, elle change de look et de son ! Maintenant, tu peux la brancher sur un ampli à lampes, elle est équipée de micros magnétiques et tu peux faire du noise rock avec sans problème ! Il y a déjà 30 ans, Valentin Clastrier, le premier vielliste et compositeur contemporain que j'ai écouté, avait déjà apporté beaucoup de belles choses à l'instrument.

On a le sentiment qu’il y a le trad d'un côté et les autres styles musicaux d'un autre, toutefois des groupes ou musiciens parmi lesquels les Baudoins, le Collectif la Nòvia ou encore Super Parquet dynamitent cette frontière en mixant les styles, qu’en penses-tu ? Crois-tu en une démarche pour croiser et attirer les publics ?

G : Oui, je trouve cela génial ! C'est d'ailleurs pour moi le meilleur moyen de s'exprimer et c'est un acte militant de faire sauter les cases ! En fait, le plus important est de lâcher prise ! Jouer, composer, c'est prendre la parole et c'est ce qui me plaît ! Pour ma part, je ne cherche pas à attirer le public dans une case musicale. J'aime jouer pour les gens, j'aime terriblement la scène et les rencontres musicales !

Grégory si tu avais l'opportunité d'intégrer le groupe de musiques actuelles de tes rêves, ce serait lequel ?

G : Sans hésiter, si le groupe se reformait, je dirais Sonic Youth ou un futur Kaki King Band !

Propos recueillis par Brice Vanel

En attendant le prochain EP d'Organic Bananas en 2017, ruez-vous sur le 4 titres Play it Loud ou retrouvez les sur scène à Rock en Plaine (58) le 2 septembre, à Festivendanges (18) le 24 septembre…


댓글


© Edit'Presse / Magazine Magma 

bottom of page