YANN RIVOAL, UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LA VAPEUR !
- magazinemagma
- 8 janv. 2018
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 sept. 2019
Après une année de travaux, la Vapeur 3.0 rouvrira ses portes le 7 février prochain, la veille du lancement de Génériq, le festival hivernal 100% Grand-Est. Yann Rivoal, le directeur, nous fait l’honneur de révéler pour Magma les transformations et les nouveautés d’un lieu qui deviendra certainement une institution locale à rayonnement hexagonal et extra-européen.

Pourquoi ces travaux ?
La Vapeur a été créée en avril 1995. Au bout de 20 ans, le lieu, d’un point de vue technique, d’accueil du public et par rapport à l’évolution économique du secteur musical, ne convenait plus. Il fallait donc des locaux plus adaptés. On a profité de ce changement pour modifier l’aspect du bâtiment, sa manière de s’intégrer à l’espace public et à son environnement et faire un lieu moderne qui donne envie d’y pénétrer. Nous avons entièrement repensé et rééquipé les deux salles. La première a une capacité de 1200 places et correspond à présent aux salles « nouvelle génération » qui sont présentes dans une quinzaine de villes en France et qui nous assurent d’être sur le parcours des tournées nationales. La seconde comprend 230 places pour les soirées « découverte », la scène locale, le D'Jazz Kabaret, etc. Ce sont deux lieux qui peuvent fonctionner indépendamment l’un de l’autre et simultanément. Il y a deux espaces d’accueil du public entre ces deux salles, on va pouvoir vraiment proposer de venir plus tôt, de boire un verre, se sustenter, se détendre avant le concert. L’endroit est très ouvert sur l’extérieur, très lumineux. A l’intérieur, il y a des touches de couleurs, les matériaux sont intéressants, en bois brûlé, acier Corten, verre et béton. C’est tout sauf impersonnel.
A qui appartient la Vapeur ?
C’est un équipement de la Ville de Dijon. Les travaux sont financés par la Ville de Dijon, la Métropole, l’Etat, la région Bourgogne Franche-Comté et le groupe privé Suez. C’est exploité par un établissement public créé par la Ville dont la présidente du conseil d’administration est l’adjointe à la Culture, Christine Martin et dont j’assure la conduite au côté de l’équipe.
Quelles sont les activités de la Vapeur ?
Il y a la programmation à travers des concerts intramuros mais aussi « hors les murs » car il est important que nous ne restions pas enfermés. Nous continuerons à collaborer avec la Péniche Cancale, le Consortium, l’Atheneum et d’autres. On a un temps fort avec notre festival annuel, Génériq. Le second axe concerne la médiation culturelle : conférences, rencontre avec les artistes, soirées « découverte », initiation à la pratique musicale à travers des ateliers qui ne demandent pas de prérequis et qui permettent, de manière ludique, d’approcher le son et d’aller plus loin. Nous avons un tas de projets avec les scolaires, les structures de quartier, avec la Maison d’arrêt avec laquelle nous collaborons depuis quelque temps. Enfin, le dernier axe est l’action artistique, tout ce que l’on fait aux côtés des musiciens. Cela englobe à la fois les studios de répétition et de création que l’on va pouvoir confier à des groupes afin qu’ils travaillent avant de partir en tournée. Il y a aussi le travail d’accompagnement. Chaque année, une dizaine d’artistes sont sélectionnés pour travailler une année complète en fonction de leurs besoins.
L’inauguration est le 7 février, pourquoi cette date ?
D’une part, nous devions prendre en compte le planning des travaux mais par ailleurs, nous ne voulions pas manquer l’opportunité que le festival Génériq puisse se dérouler dans la nouvelle Vapeur. Il aura lieu du 8 au 11 février. Pendant quatre soirs consécutifs, il y aura des concerts à la Vapeur et le public pourra s’emparer de ce nouveau lieu. Cette semaine d’ouverture sera complétée par un week-end « découverte », les 2,3 et 4 mars où il y aura toute la palette de ce qu’il est possible de faire à la Vapeur (ateliers, concerts jeune public, visites libres, brunch le dimanche, le fonctionnement et la programmation). Vient qui veut, les portes sont ouvertes.
Comment est né le festival Génériq ?
En 2018, ce sera la 11e édition du festival. Il est né de la rencontre, à l’origine, entre la Vapeur, les Eurockéennes de Belfort et l’équipe du Noumatrouff de Mulhouse. Les Eurockéennes avaient envie de faire autre chose que leur festival d’été. Les équipes de la Vapeur de l’époque et celle du Noumatrouff avaient envie de créer un événement. Leurs envies se sont rejointes. C’est un projet collectif, une sorte d’anti-festival de l’été. Ici, ni grandes scènes, ni grands noms nécessairement, ni grande foule. Nous sommes plutôt dans un temps où la musique va au devant des gens dans les villes, dans des lieux où parfois on ne peut mettre que trente ou cinquante personnes, dans les salles de concert aussi avec beaucoup de découvertes dans tous les styles possibles et des propositions gratuites, souvent dans des lieux atypiques. Cette curiosité existe si on arrive à déplacer le curseur habituel. Le public a pris rendez-vous avec Génériq et on voit que ça fonctionne. Aujourd’hui, le festival a lieu dans cinq villes du Grand-Est : Dijon, Besançon, Belfort, le pays de Montbéliard et Mulhouse. Nous avons construit des parcours dans la journée, dans différents lieux pour que les gens profitent au maximum.
Quels sont les concerts à ne pas manquer ?
Tous ! Mais pour en choisir trois, je dirais Wire parce que même s’ils ne sont pas tout nouveaux, leur retour en 2017 avec un nouvel album et une prestation scénique de très haut niveau et le fait qu’ils n’aient jamais joué à Dijon, est important. Je dirais aussi Altin Gün, un groupe néerlando-turc de rock psychédélique que j’ai vu récemment. C’est très efficace, très rythmé, chanté en turc, c’est très bon. Et puis Modeselektor parce que ce duo d’Allemands berlinois est à l’origine de tout un mouvement techno en Europe, et dans une ville comme Dijon qui a un passé de musique électronique, c’est une petite fierté et un honneur de les avoir.
Quels espoirs fondez-vous sur la nouvelle Vapeur ?
En créant un lieu totalement ouvert sur son environnement proche, son quartier et sur l’espace public, chaleureux, convivial, modulable, nous espérons que les gens se sentiront bien. Nous souhaitons que ce soit un mode d’appropriation où l’on participe à différents types d’activités, où l’on s’initie à la musique, ou simplement où l’on passe un temps agréable en se fondant dans la relation à l’autre. On ne veut surtout pas que ce soit une citadelle, un lieu fermé dont on ne sait pas ce qui se passe à l’intérieur. Nous souhaitons que ce qui se passe à l’intérieur se respire à l’extérieur et inversement. On fonde beaucoup d’espoirs dessus.
On se sent comment dans l’équipe de la Vapeur, un mois avant la réouverture de la Vapeur ?
Dans un mélange d’excitation et d’appréhension bien que ce soit l’excitation qui domine. On a hâte d’investir le lieu, d’entendre la musique y résonner et d’accueillir le public. Il reste encore beaucoup de choses à faire, à caler mais on sera prêts. Au-delà de l’équipe, il y a le conseil d’administration, les intermittents qui travaillent de manière régulière à la Vapeur, les bénévoles, les prestataires, en technique, en sécurité, en nettoyage, en catering, nos fournisseurs. C’est une grande famille.
Propos recueillis par Emmanuelle Valenti
plus d'info sur La Vapeur : www.lavapeur.com
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