ANA DIAS, UNE INTIME CONVICTION
- magazinemagma
- 8 sept. 2014
- 8 min de lecture
On ne choisit pas le métier de photographe, c’est lui qui nous choisit. C’est en tout cas ce qui s’est passé pour Ana Dias, notre jeune artiste portugaise en couverture de ce numéro. Fascinée depuis toujours par l’image, par le jeu de la lumière sur le corps et par la beauté dénudée de ce dernier, Ana est rapidement devenue une dévoreuse d’images en attendant le jour où, à son tour, elle pourrait publier dans les revues qu’elle affectionne. Aujourd’hui, la collection continue mais il s’agit de ses propres photos ! Des revues d’art aux revues érotiques, Ana Dias nous fait découvrir l’éventail de son univers.

MM: Ana, tu es l'auteure de notre photo de couverture. Que représente-t-elle pour toi en dehors du contexte de sa réalisation ?
AD : La photo de votre couverture, intitulée Big Girls Don’t Cry , fait sans aucun doute partie de mes travaux les plus spéciaux. Il s'agit d'une session avec trois filles souriantes sur une plage des années 50. J’ai toujours une grande affection et une grande nostalgie devant ces images. Techniquement, j’ai eu recours à peu de moyen pour concrétiser ce projet, mais quand j'ai vu le résultat final, j’ai ressenti une grande fierté pour mon travail et celui de mon équipe. Les propositions ont suivi, de nombreux projets se sont succédé. C’est ce qui m’a fait sortir de l’anonymat et lancé ma carrière professionnelle.

MM: D'où te vient le goût pour la photographie? Quel est ton parcours?
AD : J'ai toujours eu une grande fascination pour l'art et c’est la raison qui m’a incitée à entreprendre des études en Arts Plastiques, à Porto. L'intérêt pour la photographie, quant à lui, est né de celui que j’ai depuis l'enfance pour l'image et la composition. Réunis, la photographie et les arts plastiques sont des formes d'art qui me permettent de partager ce que j’aime au plus profond de moi.
C’est dans les Arts Plastiques que j’ai appris les notions de lumière, de couleur et de composition. Mon sens de l’esthétisme s’est formé sur cette base. Les photos que je réalise sont pensées dans le moindre détail, bien avant le déclenchement de l’appareil... C'est une peinture idéalisant une scène et non un moment capturé par hasard.
MM: Comment devient-on photographe de charme?
AD : Le plus important c’est le dévouement pour son art et le sens de l'esthétique. Il faut s’investir dans ce qu’on aime, chercher la perfection… Alors les opportunités apparaitront.
MM: Quels sont les photographes qui t’inspirent le plus?
AD : J'aime particulièrement Ellen Von Unwerth, Helmut Newton et Tony Kelly. Ce que j'aime le plus chez eux, c’est leur vision de l'érotisme. Le modèle occupe toujours le premier plan et les photos sont emplies de glamour et d’érotisme subtil. Comme la beauté de l'érotisme est également l'un des thèmes prédominants de mon travail, je ressens une grande admiration pour ces photographes. J’apprécie aussi beaucoup le travail d'Eugenio Recuenco avec son style très particulier, très créatif et cinématographique. La composition des scènes et le dramatisme des personnages est incroyablement rigoureux et la maîtrise de la couleur et de la lumière est spectaculaire. Il en résulte des images puissantes d’une grande beauté scénique. Pour moi, Recuenco apparait comme un peintre méticuleux qui, au lieu de pinceaux, utilise l'appareil photo.

MM : Sur internet on voit beaucoup de photos de toi portant sur le nu, l’érotisme et beaucoup d’entre elles nous ramènent en arrière. Je pense à ta série pin-up évidemment, aux photos autour de Marylin Monroe aussi, et pour finir aux clins d’œil aux années 80. Es-tu nostalgique d’une époque où es-tu dans la recherche d’un esthétisme ?
AD : J’aime cet esthétique très vintage : les années 80 et les années 50 sont mes époques préférées. Je m'identifie beaucoup aux 80’s puisque que j’y suis née et que mon enfance s’est déroulée à cette époque. Beaucoup de mes références sur l’esthétisme et sur la beauté viennent précisément de mon enfance et donc de cette décennie. Pour ce qui est des années 50, c’est une période où les pin-up faisaient fureur et j'adore les pin-up!
MM : Tu fais les couvertures de magazines célèbres tels que Playboy (pour plusieurs pays) ou FHM… Comment arrive- t- on à décrocher ce type de contrat, la concurrence doit être rude ?
AD : Playboy m'a toujours fascinée en tant que magazine pour son érotisme glamoureux et j’ai toujours travaillé dans l’espoir d’y voir figurer mes photos. J'ai commencé par faire des clichés de nus pour enrichir mon porte-folio puis, un jour, j’ai découvert que Playboy Serbie organisait un concours de photos, j’ai alors tenté ma chance et suis devenue l’un des lauréats. A partir de ce moment, j’ai été contactée par Playboy Portugal afin d’entamer une collaboration. Je suis bien consciente que la concurrence est rude et qu’on a besoin de transpirer beaucoup pour se faire une place, mais il faut toujours se battre pour réaliser ses rêves. Le mien actuellement serait de travailler avec Playboy dans tous les pays du monde. Pour le moment, je collabore avec le magazine dans 12 pays !
MM : le fait d’être une femme est-il un avantage pour la pratique de la photo de charme ?
AD : Je pense que le plus grand avantage que l’on peut avoir en tant que femme à photographier des femmes, est que l’on peut se voir, s’imaginer de l’autre côté de l’appareil. Je sais comment mettre en valeur mes modèles et apporter glamour et charme à une composition photographique.
MM : Ton beau pays est- il un matériel photographique pour toi ?
AD : Mon pays sera toujours un matériel précieux dans la réalisation de mon travail. Nous avons des plages magnifiques et un climat assez agréable, c’est toujours un plaisir de travailler chez moi !
Propos recueillis par Jérôme Gaillard
Traduction Rita Alves
Photos © Ana Dias
Le Théâtre Mansart à Dijon, lieu dédié à la jeune création, a choisi de mettre en exergue le travail d’Ana Dias à travers son programme.
Pour en savoir plus sur Ana Dias : www.anadiasphotography.com
A ENTREVISTA EM PORTUGUES
ANA DIAS
Uma convicção íntima
Nós não escolhemos a profissão de fotógrafo, é ele que nos escolhe. Este é certamente o que aconteceu com Ana Dias, nosso jovem artista Português na capa desta edição. Longa fascinado pela imagem, o jogo de luz sobre o corpo ea beleza dela nua, Ana logo se tornou um devorador de imagens até o dia em que, por sua vez, poderia ser publicado no revista que ela ama. Hoje, a coleção continua, mas é as suas próprias fotos! Revistas artisticas ou eróticas, Ana Dias nos mostra o leque de seu universo.
MM : Ana, tu és autora da fotografia da nossa cobertura, o que esta fotografia representa para ti fora o contexto do seu fabrico ?
A fotografia da vossa cobertura, intitulada o « BIG GIRLS DON’T CRY » sem duvida um dos meus trabalhos mais especiais. É uma sessão com três meninas sorridentes numa praia dos anos 50. Foi o trabalho que me fez sair do anonimato e ainda hoje tenho um carinho enorme por este trabalho e sinto uma grande nostalgia sempre que vejo essas fotografias. Tecnicamente, recorri a poucos meios para o concretizar, mas quando vi o trabalho final senti um grande orgulho em mim mesma e em toda a equipa que me ajudou. Depois deste trabalho começaram as propostas, e muitos mais projectos se seguiram. Foi o início.
MM : Donde veio o gosto para a fotografia ? Qual é tua rota ?
Eu sempre tive um enorme fascínio por arte e por isso formei-me em Artes Plásticas. O interesse por fotografia nasceu do meu interesse pela imagem e pela composição, que já vem desde criança. Ambas, a fotografia e as Artes Plásticas, são formas de expressão artística que me permitem partilhar o que me vai na alma.
Foi nas artes plásticas que aprendi os conceitos de luz, cor e composição. A minha estética é muito moldada por essa minha base. As fotografias que faço são pensadas ao pormenor, muito antes do disparo da camera… é como se fosse uma pintora que idealiza um cenário, mais do que apenas capturar um momento por acaso.
MM : Como tornamos nós, entre outros, fotógrafo de charme ?
O mais importante é a dedicaçao e sentido estetico. Depois investir no que se ama, buscar a perfeiçao e as oportunidades aparecerao.
MM : Quem são os fotografos que mais te inspiram ?
Gosto especialmente destes fotógrafos: Ellen Von Unwerth, Helmut Newton e Tony Kelly.
O que mais gosto neles é especialmente a sua visão erotica A modelo ocupa sempre o papel principal, e as fotografias estão recheadas com glamour e erotismo subtil. Como a beleza do erótico é também uma das temáticas predominantes do meu trabalho, sinto uma grande admiração por estes fotógrafos.
Aprecio também bastante o trabalho de Eugenio Recuenco, por possuir de um estilo muito peculiar, muito criativo e cinematográfico. A composição dos cenários e o dramatismo das personagens é incrivelmente rigorosa e o domínio da cor e luz é espectacular. O resultado são imagens poderosas de grande beleza cénica. Sinto que Recuenco é um pintor meticuloso que, em vez de pincéis, usa a camera fotográfica.
MM : Na Internet vemos muitas fotografias tuas sobre o nu, o erotismo mas muitos delas nos devolvem atrás. Eu penso na tua série de « Pin’Up », as fotografias a volta de Marilyn Monroe, mas também em pisca de olho nos anos 80, tu és nostálgico de um époqua ou estas á procura de um esteticismo?
Agrada-me muito a estética vintage: anos 80 e 50 sao as minhas décadas preferidas. Identifico-me muito com os anos 80 porque nasci e passei a minha infancia nessa época. Muitas das minhas referências de esteticas e de beleza vêm precisamente da minha infância e, portanto, dessa década. Os anos 50 são a época onde as pin-up girls fizeram mais furor e eu amo as pin-up's!
MM : Tu fazes coberturas de revistas famosas como Playboy (para vários países) ou FHM. Como conseguimos apanhar este tipo de contrato, a competição deve ser dificil ?
A Payboy sempre me fascinou enquanto revista, pelo erotismo glamouroso e desde cedo comecei a trabalhar no sentido de conseguir uma publicaçao na revista. Comecei por fazer ensaios fotográficos de nu para enriquecer o meu portfolio. Ate que um dia vejo na revista Playboy Servia um concurso de fotografia e resolvi arriscar. Fui uma das vencedoras. A partir daí fui contactada pela Playboy do meu país para começar a colaborar com eles. Tenho a perfeita noção que a competição é dificil e é preciso suar muito para conseguir um lugar, mas lutarei sempre pelo meu sonho: conseguir com a playboy sair em todos os países no mundo. Neste momento já tenho 12!
MM : O facto de ser uma mulher é uma vantagem pela prática da fotografia de charme ?
Eu penso que o maior proveito que posso ter enquanto mulher a fotografar mulheres, é o facto de conseguir ver-me no lado de lá da camera. Sou mulher e sei o que favorece uma mulher e o que traz glamour e charme á fotografia.
MM : Teu lindo país é um material fotográfico para ti?
O meu país é sempre um material precioso para a realização do meu trabalho. Como temos praias magnificas e uma atmosfera bastante agradável, é sempre um prazer trabalhar aqui!
Entrevista por Jerome Gaillard
Fotos © Ana Dias
Teatro Mansart em Dijon, um lugar dedicado a jovens artistas, optou por destacar o trabalho de Ana Dias através do seu programa.
Para saber mais sobre Ana Dias : www.anadiasphotography.com
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