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TRIGGERFINGER La fine gâchette belge !

  • magazinemagma
  • 20 mars 2015
  • 5 min de lecture

Ah ! La Belgique… Grande comme notre Bourgogne et peuplée comme la région parisienne ! La Belgique, une grande terre de culture... Rock ! Bon nombre de groupes, souvent d'excellente facture, y voient le jour et y croissent. Est-ce le climat belge, pourtant si pluvieux, qui contribue au développement de ce genre de formations ? Parmi celles-ci : Triggerfinger, un groupe de Lier, une petite commune flamande située dans la province d'Anvers. C'est avec le plus francophone de ses membres que nous avons rendez-vous, Monsieur Paul Van Bruystegem alias Monsieur Paul, le bassiste du groupe. Paul nous annonce, avec son délicieux accent flamant, que son français n'est pas topitopi! A cet instant, je sais déjà que nous sommes partis pour une interview aussi plaisante qu'intéressante...

Lange Paul (le long Paul en flamand), peux-tu me faire un bref historique du groupe depuis sa création en 1998 ?

Ok ! Triggerfinger a été créé sous l'impulsion de Ruben Block, guitariste et chanteur du groupe. Moi, je n'étais pas là au début. J'ai rejoint le groupe il y a environ 12 ans à la demande de Mario Goossens le batteur et de Ruben. Le bassiste de l'époque avait décidé de quitter le groupe. Je suis guitariste mais j'aime jouer de tous les instruments à cordes et ils m'ont demandé de jouer de la basse, alors... Ils sont tous les deux des musiciens au talent monstrueux, comme vous dites en France. Tu sais, je ne suis pas très jeune, j'ai 56 ans et les deux autres membres Mario et Ruben ont 42 et 43 ans. Nous avons joué dans plein, plein de groupes. Je suis moi même guitariste pour notamment la chanteuse américaine BJ Scott, Mario a collaboré avec, entre autres, Hooverphonic et Ruben avec Sin Alley et Angelico. Donc j'étais vraiment ravi qu'il me le demande.

Comment expliques-tu le succès actuel de Triggerfinger?

Nous avons tous les trois une grande expérience de la scène. C'est la passion et l'envie de faire de la musique qui nous a réunies car, à cette époque, il n'y avait pas d'argent mais on s'en foutait! Nous avons alors forgé notre réputation en jouant sur scène, au début dans des petits clubs en Belgique et au Pays-bas. Nous avons ainsi et petit à petit augmenté notre fan base, pour finir par remplir l'Ancienne Belgique, la salle de référence du rock à Bruxelles et le Paradisio à Amsterdam. Nous vendions peu de disques, c'était quand même un peu bizarre et commercialement c'était un peu la catastrophe ! C'est à partir de notre quatrième album All this Dancin' Around que nous avons véritablement décollé dans les ventes. Et là, nous avons fait les plus grands festivals en Belgique, en Allemagne, en Hollande et en France. Nous sommes un groupe live, c'est évident, tu sais! Mais nos albums ont la même qualité car nous jouons live en studio. C'est donc normal que nous jouons live en live ! (rires)

Nous jouons également beaucoup en acoustique et en 2012 lors de notre passage sur une radio hollandaise, nous devions jouer un morceau du Top 50. Ruben a choisi juste avant l’émission I follow rivers de Lykke Li et là, c'est extraordinaire, en une semaine, nous étions n°1 en Hollande, en Belgique et en Allemagne avec cette reprise. Même si ce morceau n'est pas du tout représentatif de notre musique. C'était parti ! C'est ça l'histoire !

Quels sont les mouvements musicaux ou artistiques qui influencent votre musique?

C'est très large ! On vient tous les trois d'univers différents, moi je suis un enfant des années 70 qui a grandit avec le blues, Mario était plus dans le métal, Slayer et tout ça, Ruben était dans la musique country. Mais on écoute tout ce qui est vrai pour nous, qui a du soul, de l'âme, cela peut-être country, danse, hip hop, jazz… Tout cela influence notre esprit, l'atmosphère de notre musique. On essaye avec Triggerfinger que cela soit un peu comme un film de David Lynch, très bizarre avec des choses pas normal par moment dedans.

Comment se passe la composition musicale, l'écriture des textes?

C'est Ruben qui trouve des idées et il les enregistre très basiquement. Ensuite, il nous les fait écouter. Puis pendant les répétitions, on trouve ensemble le Triggerfinger factor ! Et tout à coup, cela marche pour tous les trois et on se dit : « c'est parti ! ». Tu sais, mais cela prend du temps, ce n'est pas facile. Il faut parfois deux ans avant de trouver et que cela fonctionne. Ruben écrit les textes, ce n'est pas facile pour lui car l'anglais n'est pas sa langue maternelle. Il lit beaucoup et nous avons plein d'amis américains qui nous aident comme par exemple BJ Scott. L'avantage c'est qu'il n'est pas limité, Ruben se permet beaucoup de liberté avec la langue.

Le look très dandy qu'on retrouve sur vos photos d'album et votre site internet caractérise très fortement votre image. Vous présentez-vous en concert avec cet aspect?

Oui, oui, bien sûr ! On aime cela. On veut faire la différence avec la vie normale, là je suis en salopette mais quand c'est le temps de jouer c'est autre chose. On se prépare de manière très sérieuse, on arrête de rire, nous nous préparons de manière très stricte. Mais après le concert ce qui est vraiment chouette c'est que le costume… Il pue ! (rires) C'est vraiment dégouttant. Après la première note que l'on joue ensemble ce n'est plus nous, c’est une part de nous que l'on utilise pas dans la vie normal qui est là, sur scène.

Comment expliques-tu la telle fécondité et créativité de la scène rock belge?

C'est bizarre et c'est une question qui revient dans tous les pays. Je ne sais pas la raison, les belges sont pas si ouverts que les hollandais par exemple. Mais j'ai rencontré des gens encore plus fermés… Il y a plein de groupes américains et anglais qui commencent leur tour en Belgique car les belges sont pas très enthousiaste quand c'est pas bon. Mais si cela marche, les formations s'en servent pour le reste de l'Europe. Tous ces groupes passent même dans des petites salles et on a ainsi en Belgique plein d'influences. La côte en Belgique est très influencée par l'United Kingdom, il y a beaucoup d'anglais qui viennent pendant les vacances. Mais je ne sais pas comment ça se fait. Dans les années 70 ils avaient trois groupes un peu connus, cela a vraiment commencé dans les années 80 et maintenant dans chaque petit village il y a un bon groupe. Il y a beaucoup de talents. Si tu restes en Belgique, c'est foutu car il y a trop de groupes pour le peu de monde qu'il y a. Mais si tu sais sortir vers l’Allemagne, la Hollande, alors c'est bon, ça va marcher. Je n'ai pas la réponse en fait ! (rires)

Vous avez réalisé un superbe clip pour Perfect Match, le titre phare de votre album By absence of the sun, pourquoi avoir choisi la Californie pour le tourner? (rires)

Tu sais, nous avons tourné cela à Calais. C'est un peu noir, un peu rétro... On a eu l'idée de faire quelque chose en Californie mais nous, on préfère garder l'argent pour les disques. On fait les clips nous même parce que, tu sais ça aussi, cela coûte plein d'argent. Et puis là, ça fait deux mois que nous sommes à la maison et on va repartir en concert aussi non ? On va tout exploser ! On devient dangereux maintenant, tout ça va mal finir ! (rires)

Interview réalisée par Thierry Museur

On retrouve Triggerfinger en concert au Silex à Auxerre le 21 mars, à la Cave à Musique à Mâcon le 29 mars (avec Oyster’s Reluctance en 1ère partie) et pour l’Oeno Music Festival en juillet prochain.

Le Clip non pas tourné en Californie mais à Calais est à voir ici :

Pour en sacoir plus : http://www.triggerfinger.net/

En écoute sur Radio Cultures Dijon

 
 
 

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