top of page

FEU ! CHATTERTON, UN NOUVEAU SOUFFLE

  • magazinemagma
  • 8 mars 2015
  • 4 min de lecture

Un nouveau souffle !

Feu!_Chatterton_©_Richard_Schroeder.jpg

Feu! Chatterton © Richard Schroeder

Comment pouvaient-ils trouver un nom plus juste ? Feu ! Chatterton, c’est la poésie, le génie, la jeunesse, c’est aussi une empreinte dans la discographie d’un grand homme de la chanson française… Baschung. Tous les éléments sont donc réunis et côté talent, on leur fait confiance. Rencontre avec cinq garçons en pleine ascension sur la première journée du festival Génériq à Dijon.

On vous compare à des artistes romantiques, à des poètes 2.0. Il ressemble à quoi le quotidien d’un artiste romantique?

Arthur (chanteur du groupe) : En réalité je pense que la vie des jeunes romantiques ressemble à la vie de tous les groupes en tournée. C’est-à-dire pas mal de temps dans le camion, à installer le matériel, à décharger, à faire des balances… C’est plus une vie de saltimbanques qu’une vie de contemplatifs flânant dans les rues à regarder les arbres (rires). La contemplation est derrière nous, c’est le temps de l’action maintenant !

Votre premier EP est sorti en septembre dernier, vous êtes des « petits nouveaux » sur la scène. Comment ça se passe pour vous ?

Clément (guitariste) : Peut-être qu’on donne l’impression d’être des novices de la scène pourtant avant qu’on sorte l’EP ça faisait deux ans et demi qu’on tournait dans des petits bars parisiens. On ne faisait que de la scène parce qu’on n’avait pas les moyens de sortir un disque. Maintenant, on cherche à mettre toute l’énergie dont on dispose sur scène en allant vers quelque chose de très rock et de très brut ! On n’hésite pas, par exemple, à mettre beaucoup de guitare, beaucoup de batterie et à sauter partout (rires).

Sébastien (bassiste) : Il se dégage beaucoup d’énergie, c’est vrai, mais aussi un univers dans lequel on essaie de faire entrer le public. On aime bien dire que c’est un spectacle car parfois les textes ont des liens entre eux, on essaie de créer une ambiance avec une continuité.

A ce propos, on dit que vous travaillez sur un EP qui ne compterait qu’un titre divisé en plusieurs parties, un peu comme Gainsbourg a pu le faire. Est-ce une manière de planter votre univers ?

S : On aime beaucoup travailler des histoires longues qui puissent être à la fois des textes, des arrangements, des mélodies, qui aillent de bout en bout. C’est un peu l’idée de ce titre qu’on joue sur scène. Il est en quatre parties, dure une quinzaine de minutes et raconte l’histoire d’un stylo Bic médium…

A : C’est vrai qu’on aime bien se laisser aller à ces formats un peu longs sans se demander si le résultat va être suffisamment structuré ou pas. On est peut-être décomplexé par rapport à ça parce de grands albums de Gainsbourg nous ont beaucoup excités quand on les a écoutés comme Melody Nelson ou l’Homme à tête de Chou. On aime bien cette idée de choisir un thème et de le creuser à fond. Dans chaque histoire, on peut trouver les ressources de raconter quelque chose à la fois drôle et triste. Ça nous permet dans ce jeu de style de trouver et d’explorer différents univers.

S : On a aussi l’idée de faire une histoire en sept titres autour d’amants, mais ce sera pour plus tard.

C : Pour finir, cet EP ne sortira pas, ou de manière très limitée, en avril mais le titre sera bien présent sur l’album qui, lui, sortira en septembre.

Votre succès, assez fulgurant, répond-il à une attente latente du public pour la chanson française qu’on veut dépoussiérer ? A moins que ce soit votre charme naturel …

S : (Rires) Difficile pour nous de le dire, peut-être que les nouveautés sont insuffisantes…Quoique, à nos côtés, on trouve Grand Blanc, Radio Elvis qui sont de notre génération et puis, d’autres groupes ont ouvert la route comme The Atlas Mountain, Fauve, la Femme, Lescop… Alors, il est possible qu’un petit regain existe…

C : Et c’est aussi notre charme naturel !!!

Chanter en français aujourd’hui est devenu un choix presque subversif. Avez-vous eu la tentation d’écrire en anglais ?

S : Non on n’a jamais eu la tentation d’écrire en anglais, surtout Arthur qui écrit les textes. Déjà, parce qu’on ne le parle pas très bien et aussi parce qu’on avait toujours eu l’ambition de raconter des histoires. Et c’est compliqué de raconter des histoires dans une langue qu’on ne maîtrise pas très bien et encore plus de les faire passer au public quand celui-ci est francophone !

Pensez-vous que la chanson française est parvenue à sortir de son image de chanson grand public ?

C : Je pense que la chanson française évolue tout le temps. Il faut un projet qui marche et qui devienne très populaire comme Louise Attaque ou Fauve, pour avoir cette impression d’un renouveau mais je pense que la chanson française est constamment en évolution.

S : Ce qui est sûr, c’est qu’on se revendique chansonniers. On est très influencé par des Brassens, Baschung, Gainsbourg ou encore Yves Montand

A : Chanson grand public ? … Même artiste de variété, ça ne me dérange pas ! Il y a eu de grands artistes de variété… Aznavour en est un !

Si vous aviez un rêve… ?

C : Je pense qu’on l’a déjà atteint ! On est à un cap symbolique où on arrive à vivre de notre musique pour la première fois, à faire une tournée. C’était notre vie rêvée et maintenant, on y est !

A : Ce qui est étrange, c’est qu’on a longtemps rêvé de faire de la musique et de la partager et quand on y arrive, quand le rêve s’accomplit, même à notre échelle, on doit en reformuler un autre ou l’ajuster.

Dans le rêve, il y a une tournée au Canada aussi ?

S : Oui, c’est une vraie opportunité. On a fait le Chantier des Francos début 2014 qui nous a permis de faire les Francofolies, à la Rochelle. Après avoir gagné le prix des Premières Francos, on a été programmés pour les Francofolies de Montréal. Puis, on a gagné le prix Félix-Leclerc qui nous donne la chance de faire une tournée au Canada, en juin prochain.

Propos recueillis par Sarra Ben Nejma

En collaboration avec Radio Cultures Dijon

En écoute sur radio-cultures-dijon.com

 
 
 

댓글


© Edit'Presse / Magazine Magma 

bottom of page