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LUDOVIC RENAUX, DE CONCERT AVEC NEVERS A VIF

  • magazinemagma
  • 31 août 2015
  • 5 min de lecture

Le festival Nevers à Vif rappelle les grandes heures de « Nevers, Cité du Rock » (cf. itw de Plastic Age dans Magma N°98) avec des découvertes, à l’époque, comme La Mano Negra. Mais après bientôt 30 ans de vie, Jean Louis Garo, organisateur du festival a décidé de passer la main après la trentième et d’injecter du sang neuf dans ce festival qui ne demandait que ça ! Ainsi, c’est le directeur du Café Charbon, Ludovic Renaux, avec son équipe, qui reprendra en main un des événements phares de la saison culturelle neversoise. Le Café Charbon se porte bien et s’ouvre à un public de plus en plus large et nombreux mais avec toujours les mêmes exigences : la qualité et la convivialité ! C’est la même recette que Ludovic s’apprête à mettre en œuvre pour Nevers à Vif !

MM : Ludovic, tu es nivernais depuis huit ans, tu n’as pas vécu les grandes heures de Nevers à Vif et pourtant, tu pourrais bien, avec ton équipe, lui donner une seconde jeunesse !

LR : Jean Louis Garo, l’un des instigateurs et surtout le garant de l’histoire du festival Nevers à Vif, a annoncé qu’il passerait la main à l’issue de la 30ème édition. Nous sommes donc en train d’organiser la « passation » vers le Café Charbon. C’est pour cette raison que nous nous impliquons davantage depuis l’an passé dans ce festival même si ces deux structures ont toujours été liées, Il y a toujours eu des concerts au Café Charbon durant le festival et puis nos bénévoles, à l’image d’Olivier Cribier, notre président, ont longtemps été impliqués sur l’événement. Un autre, Jean Michel Marchand qui était au conseil d’administration du Charbon, a été le programmateur historique de Nevers à Vif. Dans deux ans nous devrions reprendre complètement l’événement et ce n’est pas quelque chose qui s’improvise. Gérer une salle de concert ne veut pas dire que l’on sait organiser un festival, c’est complètement différent. L’an passé nous avons travaillé sur des aspects plutôt logistiques comme la billetterie dématérialisée, par exemple, très peu sur la programmation qui a été cette année notre fer de lance. L’idée est de commencer à marquer de notre patte la programmation du festival.

MM : Justement, quelles orientations allez-vous donner à cette prog ?

Avec Jean Michel Marchand, le festival jouissait toujours d’un temps d’avance sur les groupes qui allaient émerger. Beaucoup de groupes ont explosé après leur passage à Nevers à Vif ! La programmation pouvait être aussi très, très pointue et exigeante, rock comme folk quelquefois. Ensuite JL Garo a repris la main sur la prog avec un comité de jeunes, du coup la couleur du festival a évolué. Aujourd’hui, nous sommes quoiqu’il arrive dans l’esprit rock avec une grande place aux groupes émergents même si, sur cette édition encore, JL Garo a souhaité garder une soirée reggae.

MM : En parlant d’explosion, vous recevez La Colonie de Vacances, une proposition que le public ne connait pas bien encore mais qui déjà s’arrache un peu partout dans les salles et les festivals dignes de ce nom ! Peux-tu nous dire de quoi il s’agit ?

La Colonie de Vacances est un dispositif particulier puisqu’il s’agit en réalité de quatre groupes : Marvin, Pneu, Papier Tigre, Electric Electric, chacun sur une scène quasi à hauteur de public qui lui est au milieu. Les 4 groupes jouent les morceaux en même temps, on est « pris au piège » entre 4 batteries, 4 guitares, 3 basses, 1 clavier… C’est une expérience extraordinaire car habituellement le public a le regard tourné vers la scène, ne se voit pas beaucoup, les regards ne se croisent pas. Là, en promenant tes yeux d’une scène à l’autre, tu croises ceux des gens qui sont en train de vivre ce concert avec toi. Au début, ça peut être un peu déstabilisant, les gens se regardent et n’osent pas trop se lâcher… Et puis, petit à petit, tu prends confiance, tu te désinhibes et tu passes un moment complètement fou en tant que public dans une espèce de communion avec les gens qui sont autour de toi. Bref, il se passe un truc ! On avait vu La Colonie au Printemps de Bourges, à l’ouverture, vers 17h30 et le reste de la soirée a été fade comparé à ce moment fort ! Ca a été très, très dur de pouvoir à nouveau entrer dans un concert. C’est vraiment la mention spéciale de ce festival et pour moi, sans doute, l’expérience musicale la plus jouissive de ces dernières années ! C’est compliqué de construire une programmation avec quelque chose d’aussi fort mais avant La Colonie on reçoit Moolbeat, un groupe local qui a des choses à dire et qui nous fera une belle ouverture. On conclura avec No One is Innocent qu’on a « chopé » juste avant la clôture de leur tournée 2015- 2016. Ce sera une soirée très rock et j’ai déjà hâte d’y être !!!

MM : Ca c’était le vendredi mais le jeudi, il parait que vous avez un autre groupe assez prometteur…

C’est un groupe de Rennes qui va sortir un disque en 2016 mais pour l’instant on peut voir en ligne un clip tourné à l’Opéra de Rennes, ils s’appellent Darcy, c’est à mi-chemin entre Lofo et Noir Dés’. Pour le coup là, on est vraiment dans l’esprit des premières salves de Nevers à vif avec un groupe émergent alternatif ! Derrière, on reçoit Last Train, prix du jury des Inouïs du Printemps de Bourges et puis, pour terminer, Peter Kernel, un duo art-punk ! La soirée du samedi, sera quant à elle dédiée à la nouvelle génération reggae avec Jahneration du reggae qui tire sur le hiphop, Pungle Lions avec l’ancien chanteur de la Phaze et notre tête d’affiche Biga Ranx ! Pour accompagner cette soirée, nous aurons les DJ’s de Universal love Warrias : trois reggae donc complètement différents avec une belle relève du genre. Le 6 novembre, sera notre soirée de clôture mais aussi un temps de partage avec les bénévoles et les partenaires. C’est Puts Mary qui fera l’affiche avec Yellow Town (accompagné par le Charbon), un solo au départ composé de Thibault Lavêvre qui s’élargit avec Pogo, imminent membre de la première génération des Tambours du Bronx.

MM : Maintenant qu’on a cerné la programmation, y aura-t-il d’autres aspects qui évolueront sur le festival ?

On est en train de travailler sur la scénographie. Dans le cadre du contrat de ville, nous mettons en place des ateliers scénographiques avec des jeunes des quartiers de la Grande Pâture et du Banlay qui seront invités et formés pendant plusieurs semaines à travailler sur la mise en scène d’un espace avec un scénographe professionnel afin d’offrir de la convivialité au lieu. Le public, grâce à ce travail, entrera dans un espace qui lui donnera la sensation d’être ailleurs que sous un chapiteau planté au beau milieu du Parc Expo. Il y a vraiment un grand intérêt des neversois pour cette édition avec le comité de programmation, la présence de groupes locaux, la grande implication des bénévoles, ce travail scénographique mais aussi celui sur la communication par le biais des médias et des réseaux sociaux par les bénévoles. Il y a nécessité à faire évoluer ce festival après 30 ans de vie et en priorité c’est la convivialité qu’il nous faut développer et cela passe aussi par la restauration et cette année, pour l’agrément du public nous avons eu l’autorisation de faire intervenir des foodtruck. Pour la suite, on peut tout imaginer…

Propos recueillis par Jérôme Gaillard

En savoir plus sur Nevers à Vif : www.nevers-a-vif.org

Sur le Café Charbon : www.aucharbon.org

 
 
 

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