UN 14 NOVEMBRE A LA CAVE A MUSIQUE
- magazinemagma
- 8 déc. 2015
- 3 min de lecture

Vendredi 13 novembre, comme une fois par mois je rends visite à la rédaction de Magma pour échanger sur les papiers à venir. Dans la soirée j’apprends que des attentats sont en cours à Paris. Je me couche en me disant que cela ne pouvait qu’être un mauvais rêve. Le lendemain, le mauvais rêve s’est transformé en un réel cauchemar avec des centaines de morts et de blessés, notamment dans une salle mythique parisienne, le Bataclan. L’univers de la musique est touché en son cœur, dans un de ses endroits où jeunes et moins jeunes aiment à s’offrir un instant de répit, une parenthèse enchantée loin des tracas quotidiens. Ce samedi 14 novembre revêt une ambiance particulière !
Les infos horribles s’enchaînent et je dois, c'est programmé depuis des semaines, aller voir le concert d’un groupe qui fait partie de mes souvenirs jeunesse. Etrange sentiment que d’aller à un concert par pur plaisir alors que d’autres ont souffert en allant en voir un la veille. Surtout un concert de rock. Comme disait l’autre, bref… La vie continue, certes avec un pincement au cœur, mais elle continue ! C’est ce choix qu’a fait l’équipe de la Cave à musique à Mâcon, en maintenant ce concert de Prohibition. Quel bel hommage aux victimes que de faire résonner la musique!
Cette soirée est particulière pour un second point. J’ai eu l’occasion d’aller dans beaucoup de salles bourguignonnes : à La Vapeur à Dijon, à LaPéniche à Chalon, au Silex à Auxerre… Mais jamais je n’avais mis les pieds à la Cavazik, salle qui existe depuis 1992 ! Honte à moi mais la chose est réparée ! J’avoue que je ne suis pas déçu. Le lieu est très chouette avec sa belle cave voûtée et son bar proposant des bières spéciales, très bonnes (attention à l’abus d’alcool) ! La cour est très fonctionnelle et très agréable même en plein automne.
Le dernier point particulier de mon excursion bourguignonne, réside dans le groupe programmé : Prohibition. Le groupe ne parle peut être à la jeune génération (sic !) puisqu’il a splitté en 1999 après 7 années de bons et loyaux services. Et puis, des fans de la première heure ont tanné les musiciens pour qu’il se reforme et fasse une petite tournée en France. En tout et pour tout, 10 dates, pas une de plus. Il me fallait les voir au moins une fois pour me rafraîchir la mémoire. J’avoue, il y a un peu de nostalgie dans mes propos. Je repense à cette scène indé noise rock où se côtoyait des groupes comme Portobello bones, Hint, Basement, Condense, Héliogabale. Prohibition arrivait à concilier une certaine lourdeur propre au style tout en apportant une certaine légèreté rock aux accents jazzy, le saxophone y faisait beaucoup. Toute cette alchimie vieille de 20 ans quasiment (eh oui !) s’est recrée sur la scène de la Cavazik en ce 14 novembre. J’ai pris un coup vieux, le groupe également, mais l’énergie est toujours là après toutes ces années. Bon, il faut dire que les membres ne sont pas restés sans rien faire en attendant cette reformation ! Des projets parallèles comme NLF3 ou Don Nino ont vu le jour.
Avec tout ça, j’ai omis de vous parler du groupe en première partie : Polymorphie. Belle découverte de ce groupe de 6 personnes qui propose une musique tantôt planante, tantôt bruitiste et noise voire free jazz (les saxos aident). Les paroles parfois empruntées à de grands auteurs sont chantés par la voix ensorcelante de Marine (dsl pour le prénom!). Suite à ce concert, je ne peux m’empêcher de rapprocher le groupe à Mansfield Tya que j’ai vu récemment au Silex, à la différence près qu’il n’y a pas de machines. A suivre ...
Brice Vanel
plus d'info sur la Cave à Musique : www.cavazik.org
sur Prohibition : http://prohibitedrecords.com/pro1.html
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