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LISA SIMONE, FEELING GOOD !

  • magazinemagma
  • 5 janv. 2016
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 sept. 2019


"Je suis héritière de ma mère et cela à chaque moment de ma vie. Dès que je suis sur scène, je prends un moment pour la célébrer."

Photo ©Aït Belkacem

Difficile d'échapper à la musique lorsqu'on s'appelle Simone. Lisa, la fille d'une certaine Nina le sait bien car sa vie durant elle aura joué à cache cache avec le 4ème art. Mais ce n'est qu'en 2014, après plusieurs tentatives et des tournées hommages, que Lisa Simone livrera au monde sa musique et son premier album All is Well. Si les héritages artistiques ne prennent pas toujours, ici, on pourra dire que c'est une sacrée réussite tant au niveau de la voix que du répertoire. Nous l'avons rencontrée pour vous lors de Nevers D'Jazz Festival, en novembre dernier… On la retrouvera à l'Espace des Arts, à Chalon-sur-Saône, en mars prochain...

Lisa, c'est la première fois que tu viens en Bourgogne, comment trouves-tu Nevers ?

Je connaissais Talant en Bourgogne car suis passée au Talant International Blues Festival au mois de juin dernier mais Nevers, non, je ne connaissais pas. C'est la première fois que je viens ici. Je suis arrivée, il y a quinze minutes, alors difficile de vraiment donner un jugement mais après le concert, je pourrais te répondre (rires). J'ai quand même vu, en arrivant par le train, la rivière qui est très belle. Et puis, je serai au mois de mars 2016 à Chalon-sur-Saône (71) alors je vais commencer à vraiment bien connaître la région.

Quel regard portes-tu aujourd'hui sur ta trajectoire, de ton enfance à aujourd'hui ?

Je suis la somme de toutes ces vies et j'ai réussi, à travers le temps, à surmonter toutes mes douleurs. Peu à peu, le temps a fait son œuvre et a guéri mes blessures, aujourd'hui je profite d'un bonheur nouveau.

J'imagine que tu chantes depuis ta plus tendre enfance ?

Oui, durant toute ma vie j'ai chanté...

Mais depuis quand chantes-tu réellement ? Cela a-t-il commencé en Allemagne lorsque tu allais mieux ?

J'ai décidé d'essayer de suivre mon cœur pour la première fois dans ma vie à Francfort, dans un club. Avec l'aide d'un très bon verre de vin, j'ai accompagné, pour un petit tour de chant, le pianiste du club. La tentation était grande de signer pour une carrière professionnelle mais la vie en a décidé autrement à ce moment là...

Parle-nous de ton premier disque…

Mon premier disque ? Oh, Mon dieu ! C'était Simone on Simone en 2008. Sur ce disque on entend ma mère me présenter : « J'aimerais vous présenter ma fille, elle s'appelle Simone » et c'était la première fois que nous montions sur scène ensemble.

Et puis, viendra All is Well ton premier disque solo, une œuvre très personnelle mais qui aborde également des thèmes « classiques » comme l'amour, la solitude… et qui est aussi un hommage appuyé à ta maman. Finalement, ta façon d'interpréter Suzanne de Leonard Cohen est plus empruntée à Nina Simone qu'à Leonard Cohen lui-même, non?

Je suis héritière de ma mère et cela à chaque moment de ma vie. Dès que je suis sur scène, je prends un moment pour célébrer ma mère. Je fais la même chose sur tous les albums que je sors (ndlr. Le prochain à sortir donc!) Sur celui- là, j'ai donc décidé de faire Suzanne et Ain't Got No, I Got Life. Mon guitariste, Hervé, m'a proposé de jouer Suzanne de façon plus rapide et plus légère. J'ai trouvé cela plutôt chouette et c’est cette version qu’on trouve dans l'album.

Sur scène, tu as une formation classique : guitare, basse, batterie... bref, assez standard. En fait, je ne serais pas étonné qu'en cachette tu écoutes plutôt du blues ou du rock, des groupes comme Led Zeppelin, par exemple…

Oh ! Merci du compliment. Pour moi comme pour ma mère et pour beaucoup d'artistes, il n'y a pas une boite avec un type de musique et une autre avec un autre type spécifique. La musique c'est la musique et quand je chante, je le fais avec l'esprit des chanteuses des églises, rythm'blues, gospel, funk, soul, jazz… Nous sommes sur la scène ensemble, soudés par la musique et le sens c'est le son. Pour le public, c'est peut être : « wahou ! On dirait du Marvin Gay ou Billy Holliday… » mais pour moi, c'est seulement de la musique.

La musique a rythmé toute ta vie. Qu'est ce vous écoutiez à la maison ?

Chez moi, on écoutait Otis Redding, Doris Day et quand j'étais très petite : « When I was just a little girl. I asked my mother : What will I be, Will I be pretty, Will I be rich ? Here's what she said to me, Que sera, sera... » (rires). Mais aussi Freda Payne, Miriam Makeba, Nina Simone, Bob Marley… Il y avait une grande variété de musiques dans ma maison. Ma mère, elle a commencé en tant qu'artiste classique (ndlr : elle a donné son premier récital dans une église à l'âge de 12 ans) mais pour une personne noire, à l'époque, ce n'était pas possible d'évoluer dans ce style musical, elle s'est donc dirigée vers le jazz…

Quand tu ne fais pas de musique, quand tu n'es pas sur scène ou en tournée, qu'est ce que tu fais de ton temps libre ? On dirait que ta vie n'est que musique... Tu fais du sport, par exemple ?

Non, je n'ai pas beaucoup de temps à consacrer au sport et particulièrement pendant la tournée. Je passe mes journées dans les trains, les avions pour me rendre d'un lieu de concert à un autre. En dehors de la tournée, je m'occupe de la maison de ma mère, dans le sud de la France. Elle a été abandonnée durant plus de dix années et depuis deux ans j'essaie de la réhabiliter. J'aime aussi beaucoup prendre du temps pour faire de la cuisine et également pour écrire ma vie dans un journal… J'ai beaucoup de choses à faire mais le plus important c'est la préparation de mon deuxième album.

Il a déjà un titre ?

Oui, il s'appellera My World et nous commençons l'enregistrement le 1er décembre.

Ca se fera en France ?

Ah ! Mais bien sûr ! (rires)

Propos recueillis par Jean-Michel Marchand

Interview réalisée en partenariat avec BAC FM

On retrouve Lisa Simone le dimanche 20 mars à 17h00 à l'Espace des Arts à Chalon sur Saône ( 0 385 425 212 www.espace-des-arts.com)

 
 
 

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