LA CIE DU CLAIR OBSCUR 20 ANS DE FOUS RIRES
- magazinemagma
- 27 juin 2016
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 sept. 2019

[ERRATUM] Suite à une inversion involontaire des documents, vous retrouverez cette interview sur la version papier avec des inexactitudes sur l'orthographe de certains noms propres. Nous nous en excusons au près de la Cie du Clair Obscur.
Depuis un peu plus de vingt ans, la compagnie du Clair Obscur irradie de sa bonne humeur tous les festivals de rue et autres manifestations estivales de France et de Navarre et, quand elle revient au bercail, elle le fait savoir ! Cette année le collectif fête ses vingt ans à Dijon et met les petits plats dans les grands pour vous faire partager son univers le temps d'un week-end. Rencontre avec une bande de joyeux troubadours.
Parlez-nous un peu de vos débuts ... un meneur de troupe ?
Hélène Lopez de la Torre : L'histoire a commencé avec Gael Amizet et Delphine Ribeiro, qui font d’ailleurs toujours partie de la compagnie, qui ont décidé de monter des ateliers théâtre pour enfants.
Yannick Longet, dont j'étais très proche, n'était pas loin non plus de « l'affaire » et nous avons commencé à rêver de projets plus ambitieux. La troupe, certes amateur, était lancée ! Jonglage, feu… On commençait. Laurent Renaudot, alias Duke, nous a rejoints puis ont suivi Vincent Regnard, Christophe Dorbais, Guillaume Magnien, Yannick Sirurguet. Tout naturellement, nous nous sommes professionnalisés en 2003. Vanessa Douzon s’est ensuite ajouté à la troupe pour l'aspect administratif et nous voilà déjà en 2016 !
Au départ, on travaillait exclusivement sur notre spectacle médiéval qui mobilisait et mobilise encore tout le monde puisqu'on est 8 sur ce spectacle qui tourne tous les étés depuis lors et qui fonctionne très bien. En marge de ce spectacle nous avons commencé à lancer des petites formes, en duo, en trio ou en solo qui se destinent soit au jeune public, soit à du théâtre de rue, de l'événementiel…
Vanessa Douzon : On fonctionne vraiment en collectif et mis à part Yannick Longet qui a quitté la compagnie depuis quelques années déjà, tous les autres sont toujours là mais il n'y a jamais eu de meneur de troupe, tout est décidé de manière collégiale.
Tous les étés vous êtes sur les routes avec le Rideau des Troubadours, cela représente combien de dates par an ? L'hiver, vous hibernez ? Comment ça se passe économiquement ?
H : Non, l'hiver on ne chôme pas, nous avons des spectacles jeune public principalement à destination des écoles comme Odile fait son Cabaret, Change demain, Duo Duel, Bambinata… Des spectacles qu'on décline soit en version salle, soit pour certains d'entre eux version rue. Cela représente 1/3 de notre activité principalement sur les mois de décembre où nous faisons environ 80 dates. On fait un autre tiers sur la saison estivale avec Le Rideau des Troubadours et le dernier tiers avec des formes plus ponctuelles le reste du temps. La saison estivale s'étend pour nous de mai à septembre avec une date à chaque week-end d'habitude et des dates qui peuvent s'ajouter en semaine sauf pour cette année où l'économie de la culture est en nette baisse.
V : Il y a des hauts et des bas mais globalement et jusqu'à il y a deux ans ça allait, on tenait bien la barre et j'étais alors permanente au sein de la compagnie. On ne vend pas nos spectacles très cher mais on en vend pas mal et du coup ça allait, mais là, cette année, c'est un peu difficile, on n'a pas une saison estivale très remplie, on dépend totalement de la conjoncture économique culturelle du moment, nous ne sommes pas les seuls à en souffrir mais pour nous qui vivons quasiment sans subvention c'est assez compliqué en ce moment. Nous avons un soutien régulier de la ville de Dijon qui nous héberge dans ce bureau et qui nous aide quasiment chaque année pour la création d'un spectacle,par contre, au niveau du fonctionnement même... On a hâte que la tempête passe !
J'ai vu que le gouvernement allait financer davantage le cirque et les arts de la rue, c'est une bonne nouvelle pour vous ?
V : Nous avons du mal à entrer dans ces créneaux avec la Cie du Clair Obscur, ce dispositif va essentiellement en direction des DRAC et ce n'est pas une administration qui nous soutient. Du fait que la création vienne d'un collectif, un spectacle sera monté par Hélène, un autre par Vincent... ils ont du mal à trouver une identité artistique.
H : Dans un collectif, il n'y a pas une seule personne qui prendrait la mesure de tout le reste, une personne qui engagerait des artistes pour tel ou tel projet. Nous, c'est quand même une histoire de 20 ans, on ne va pas changer de fonctionnement aujourd'hui et gommer toute cette histoire dont nous sommes fiers du mécanisme qui dure maintenant depuis 20 ans. Ce n’est pas toujours facile de vivre en groupe mais on y arrive et le résultat est là ! C'est une aventure humaine et ça c'est une chance !
Faut-il être sain de corps et d'esprit pour intégrer la compagnie ou est-ce que vous laissez entrer des gens un peu... enfin vous voyez quoi, un peu frappadingues ? Je pense à Duke, par exemple (cf. Photo) ...
H : On joue des personnages et on a tous, plus ou moins, des orientations différentes. Certains travaillent le physique pour le cirque, par exemple, tandis que d'autres vont travailler leur personnage pour leur donner vie au théâtre. Mais oui, d'une façon générale, je pense qu'il faut être assez sain de corps et d'esprit et Duke est quelqu'un de très calme dans la vie de tous les jours même si, il est vrai, il a l'air un peu… Enfin oui, cet air là, il l'a (rires) ! C'est la déconnade qui nous rassemble !
Vous allez fêter vos 20 ans à la rentrée, vous avez prévu quelque chose pour cet anniversaire ?
V : Oui, bien-sûr, nous allons fêter ça deux jours durant (3 et 4 septembre) avec un événement qui se déroulera le premier week-end de septembre. Il y aura 5 spectacles le samedi et 4 le dimanche. Le principe de cet anniversaire est celui d'un festival de rue 100 % Clair Obscur où la plupart des événements vont se jouer dans la cour de la salle des Chantalistes, à Dijon. C'est une jolie cour arborée qui est toute fermée et qui permet un accueil sécurisé pour les enfants. L'idée c'est aussi de reprendre une cour comme à Chalon, à Aurillac… Et d'y amener notre touche en la décorant, en y plaçant un gradin aussi. Il y a aura aussi des représentations en intérieur avec les spectacles : Odile fait son cabaret et Bambinata. Sur le week-end, nous jouerons aussi la Phobie des Longueurs et Traquenard, notre dernier spectacle que vous pourrez également voir à Chalon dans la rue, cet été. Il y aura aussi des impromptus et un apéro surprise sans oublier les enfants qui auront leur espace afin de pouvoir s'amuser avec des sirops gratos ! L'idée c'est de créer un espace convivial où les familles pourront se détendre et passer un bon moment à nos côtés avec des tarifs abordables (3€ pour les enfants, 5€ pour les adultes). Nous tenons à pratiquer des tarifs bas afin que tout le monde puissent avoir accès à nos spectacles, nous sommes tous quasiment parents et on sait que ce n'est pas toujours facile d'aller voir des spectacles en groupe. Quand on voit certains tarifs de festivals on trouve cela complètement ahurissant.
Après 20 ans, il y a t-il des remises en question, des projets? Je note, par exemple, que Nevers a son festival de rue, Chalon également. Pourquoi pas Dijon ?
H : Ben, on ne sait rien faire d'autres mon bon monsieur ! On est reparti pour 20 ans ! En tous cas, on n'a pas du tout envie de nous arrêter là. Si on arrêtait c'est uniquement parce qu’on n’aurait plus de public, que ça ne marcherait plus. Après, ça n'empêche pas de se questionner individuellement mais je pense aussi qu'on a une capacité de renouvellement. Créer un « festival » pour nos 20 ans oui, après quelque chose de récurrent, je ne sais pas, c'est un autre travail, nous ne sommes pas organisateur de festival et puis avec la proximité des autres lieux…
V : Franchement, je ne pense pas que ce soit dans la politique de la ville mais s'il y avait une forte demande de la population auprès de la mairie peut être qu'on se jetterait à l'eau… (rires)
Mais en ce moment, on est bien occupé et on travaille sur de nouveaux spectacles pour jeune public ou en rue, un projet autour du carton un autre dans l'esthétique vintage …
Propos recueillis par Jérôme Gaillard
Quelques dates sur le Grand Est :
7 et 8 juillet : Du Cirque à la Carte à Arnay le Duc (21)
8 juillet : Du Cirque à la Carte au Creusot (71)
16 juillet : Charivari à Rouffach (68)
20 juillet : M Justin à Beaune (21)
21 au 24 juillet : Traquenard à Chalon dans la Rue (71)
24 juillet : Du Cirque à la Carte à Nozeroi (39)
31 juillet : Du Cirque à la Carte à Dijon (21)
5 août : Duo Duel à Châtillon sur Seine (21)
7 août : Charivari à Moulin Engilbert (58)
23 août : M Justin à Dijon (21)
24 août : M Justin à Beaune (21)
27 août : Du Cirque à la carte à Avignon (84)…
La Cie du Clair Obscur fête ses 20 ans ! Samedi 3 et dimanche 4 septembre
Cour de la salle des Chantalistes / 26 avenue G. Eiffel 21 000 Dijon Info : www.cieclairobscur.com Résa : contact@cieclairobscur.com
Toutes les dates et les infos sur la Compagnie : www.cieclairobscur.com
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