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THEATRE MANSART, Révélateur de talent(s)

  • magazinemagma
  • 8 nov. 2016
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 sept. 2019


Le Théâtre Mansart-Crous de Dijon est un véritable carrefour de l'art en Bourgogne, s'y croisent pratiques amateurs et professionnelles, associations étudiantes et structures officielles dans les domaines du cirque, du théâtre, de la musique et depuis peu, le lieu met aussi l'accent sur la photographie. Il déclenchera d'ailleurs en mars prochain le premier festival international de la photo, à Dijon. Rencontre avec le staff Mansart ...

Sur le logo du Théâtre Mansart-Crous de Dijon, on lit : « Lieu d'expériences culturelles ». On parle aussi de laboratoire quand on évoque ce lieu, de quoi s'agit-il exactement?

Alain Douhéret (Directeur du Théâtre Mansart et responsable du service culturel du Crous de Dijon ) : C'est un endroit où on fait des émulations, des émulsions, un endroit où l'on essaie de mettre le pied à l'étrier à de jeunes artistes ou porteurs de projets. On travaille beaucoup autour du cirque, sur certaines formes de théâtre aussi… Oui c'est un laboratoire où chacun peut venir s'essayer, venir découvrir ou tenter l'expérience d'une création pour les jeunes compagnies.

Quels sont les axes défendus au Théâtre Mansart ?

Nous allons essayer de construire quelque chose d'encore plus lisible autour du cirque, nous défendons également le théâtre, domaine dans lequel on travaille avec le Théâtre Universitaire. Montage particulier puisque c'est une association étudiante ! On s'attelle aussi à la danse même si la Bourgogne est un territoire qui compte peu de compagnies et puis à la musique avec toujours cette idée de l'émergence avec ici un partenariat avec une autre association étudiante « De Bas Etage » .

Vous n'avez pas évoqué la photographie, pourtant vous avez parlé d'émulsion. Vous diffusez aussi régulièrement sur vos programmes le travail de jeunes et talentueux artistes, n’est-ce pas ?

Oui c'est vrai ! Nous avons enclenché cette démarche avec le concours d'Elodie Chatagnier (Chargée de communication et de mission à Mansart) et de son œil avisé, de façon à pouvoir se différencier et à être repéré plus facilement par le public, mais aussi afin de mettre en avant le travail d'artistes que nous apprécions et qui proposent quelquefois un point de vue décalé sur le théâtre. D'ailleurs, historiquement, le service culturel du Crous, dont nous dépendons, était le seul lieu de Dijon , je crois, à proposer des labos photo. Bien sûr l'époque est révolue depuis l'avènement du numérique mais nous conservons un grand intérêt pour la photographie que ce soit dans le choix de la photo qui fera notre programme, nos affiches, notre site… Ou pour les expositions que nous proposons régulièrement en nos murs.

D'où vient le choix de ces artistes ?

Elodie Chatagnier : Je voulais travailler avec de jeunes créateurs, ce qui concordait avec nos envies, à l'équipe et à moi-même, de laisser de côté le graphisme pour privilégier la photo. Mais en tant que graphiste, je ne voulais pas complètement gommer cet aspect et j'ai cherché des photographes qui proposaient à la fois une démarche picturale intéressante et un aspect graphique. C'est comme cela que j'ai découvert, tout d'abord, le travail d'Ana Dias (couverture du programme de la saison 2014-2015) et plus récemment celui de Mária Švarbová. J'ai apprécié le travail d'Ana parce qu'il y avait des personnages mis en avant, dans une certaine esthétique, avec un côté assez épuré et minimaliste. C'est ensuite la ligne que j'ai suivie et qu'on retrouve dans le travail de Maria. Chez cette dernière, j'apprécie le contraste entre l'esthétique colorée et l'ambiance froide de ses photos. Chez moi, cela fait appel à l'imaginaire, au rêve…les personnages sont de dos, on ne sait pas ce qui va se passer et c'est cet aspect qui rejoint le travail que l'on fait à Mansart : solliciter l'imaginaire !

Avez-vous des retours de la part du public ?

EC : Lorsque je participe à des tables rondes avec des professionnels de notre secteur, on me demande fréquemment où je trouve ces artistes parce qu'ils trouvent la couverture attrayante et esthétiquement intéressante. On constate aussi depuis le passage à la photo que les gens prennent le programme avec plus d'intérêt, ils y trouvent désormais deux entrées : une avec la photo liée à l'imaginaire et l'autre avec le contenu du programme qui les invite à aller plus loin.

Le Théâtre Mansart-Crous de Dijon s'associe à l'association Honk et à MyRanKart.com pour la création du premier festival photo transculturelle. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Aujourd'hui, tout est accessible sur internet, alors pourquoi un festival de la photo ? Parce qu'on peut essayer d'offrir mieux qu’un échange commercial à ces gens que l'on croise dans les salles de spectacles, à ces gens qui sont témoins d'événements forts, ceux qui courent le monde pour nous en dévoiler les couleurs mais aussi les facettes les plus sombres, ceux qui œuvrent pour un travail de mémoire autour du patrimoine et de l'art urbain ou ceux encore qui illuminent les livres de cuisine… Sans prétention, nous voulons proposer notre point de vue sur l'image en mettant en avant des artistes locaux, nationaux et internationaux avec des accroches particulières, des lieux et des postures originales afin de découvrir certaines œuvres, des mises en abymes. A l'exemple de notre programme, c'est là aussi une invitation à plonger, de manière ludique, dans les univers des artistes qui seront exposés durant cette quinzaine inédite de la photographie à Dijon.

Votre travail avec ces photographes a-t-il contribué à la création de ce festival ?

EC : Il y a eu un fort travail entre le théâtre et le magazine Magma (ndlr : partenaire du festival) autour de la photographie que nous avons mis en avant en 2014. Ce partenariat s'est renforcé peu à peu pour porter en commun d'autres artistes vers le public. Sans doute que cela a participé à l'idée du festival photo chez Jérôme Gaillard (ndlr : le photographe) et chez nous au Théâtre Mansart. Il y aussi ce lien qui s'est tissé entre Jérôme et Magma, l'association Honk, le site d'exposition d'art en ligne MyRanKart.com et nous. Dans tous les cas, si mes choix photographiques ont contribué à imaginer ce festival alors j'en suis très flattée et encore davantage à l'idée de voir les photos de nos programmes sur grand format dans le cadre d'un festival international ! Ce festival est donc né d'une passion commune à ces différentes structures.

Propos recueillis par Jérôme Gaillard (le journaliste)

Le Festival International Dijon Photo se déroulera à Dijon du 6 au 18 mars 2017 au Théâtre Mansart et dans un autre lieu (en attente), à Dijon. Il présentera plusieurs thématiques parmi lesquelles : la gastronomie, le spectacle, le nu, le patrimoine et l'art urbain, la photo sociale…

Pour plus d'information, suivez le Théâtre Mansart, MyRankArt et Honk sur les réseaux sociaux.


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